On a rejoint Santa Marta mardi en fin de journée (après un périple en bus de plus de 8 heures) pour partir dès le lendemain matin pour le trek de la Ciudad Perdida, une randonnée de 4 jours pour aller voir un site archéologique d'une civilisation précolombienne. Deux heures de route plus tard (dont une sur un chemin pas mal cabossé), on se retrouve au village d'El Mamey, point de départ de la marche. Le temps d'avaler un repas avec nos compagnons d'aventure et nous voilà partis ! Le premier jour est plutôt tranquille en termes de kilomètres (à peine 7 sur les 60 qui nous attendent au total) mais déjà les genoux sont mis à rude épreuve avec beaucoup de montées et de descentes ! On arrive assez tôt au premier campement où on découvre le type d'hébergement que l'on va avoir pour les prochaines nuits : un toit en tôle, des lits superposés avec moustiquaires. C'est parfait ! On fait également la connaissance de Sandra, notre cuisinière dédiée pour tout le séjour. Elle va réaliser la prouesse de faire la même route à pied que nous, mais aussi de préparer des repas matins, midis et soirs pour notre groupe de 9 (plus les guides, le traducteur et le photographe, ça en fait du monde à nourrir). Le trek de la Ciudad Perdida est assez prisé des touristes étrangers et plusieurs agences proposent de le découvrir. On a été chanceux, ou bien inspirés dans notre choix : nous sommes un petit groupe et l'agence fait le choix de modifier un peu les arrêts et les horaires de marche pour que l'on soit seuls la plupart du temps. C'est le cas pour cette première nuit et après le repas, que l'on prend à 17h30, on se retrouve autour d'un feu avec nos guides Benjamin et Leandro pour en apprendre plus sur les communautés indigènes qui peuplent encore la Sierra Nevada de Santa Marta. Benjamin est Arhuacos, Leandro est Wiwa. Ils nous expliquent l'importance de la communauté et du poporo, objet que les hommes reçoivent lors du passage à l'âge adulte, qui va les accompagner tout au long de leur vie en collectant leurs pensées. Un moment précieux que nous apprécions !

Le lendemain matin, réveil 5 heures et départ 6 heures pour une grosse journée de marche. Le parcours est jalonné de pauses où l'on se voit proposer de la pastèque et de l'ananas en guise de ravitaillement. Après 3 heures, on arrive sur notre lieu de pause pour le repas. Avant de manger, on nous emmène dans une piscine naturelle au pied d'une rivière. L'eau est fraîche mais le lieu magique. Tout le monde pique une tête. Déjeuner à 10h30 (!) puis c'est reparti pour 4 heures de marche bien intenses. Il fait très chaud et surtout très humide, je crois que l'on a jamais autant sué de notre vie. Les paysages sont cependant très beaux et l'ambiance dans le groupe est au beau fixe. Il y des français, des allemands, une américaine, des colombiens, et on jongle gaiement entre différentes langues. On passe devant un village Kogi (une des 4 communautés indigènes qui peuple la Sierra Nevada de Santa Marta). C'est fascinant d'en apprendre plus sur leur organisation et d'essayer d'imaginer leur vie ici. On arrive vers 16 heures au deuxième camp, que l'on partage cette fois ci avec les autres agences touristiques. On doit être au moins une centaine sur place. Clairement moins authentique, ça fait plus Disneyland mais on s'en accommode ! On se rafraîchit dans le Rio Buritaca (pas de thermomètre mais c'est très froid) avant de passer la soirée tous ensemble et de discuter un peu plus de la culture Tayrona. Le troisième jour, même rituel de réveil. On part dans les premiers à l'assaut de la Ciudad Perdida. Une heure d'ascension et beaucoup de marches pour arriver sur le site. On est récompensé des efforts fournis ! C'est sublime ! Nous pouvons en profiter un bon moment seuls avant que d'autres groupes nous rejoignent. Le site a été "redécouvert" dans les années 1970 par des chercheurs d'or avant de devenir une activité touristique dans les années 90. Avant ça, les Espagnols avaient été fascinés par la profusion d'or de la région et des peuples qui y habitaient. On reste sur le site près de 4 heures, à l'explorer. C'est immense, et pourtant on estime que seuls 30% sont accessibles (le reste se trouve sous la végétation ou a été détruit lors des différents pillages). On entame ensuite la redescente jusqu'au dernier campement où nous sommes de nouveau seuls. On profite de la fin de journée pour se baigner dans le Rio Buritaca. On est au milieu de nulle part, à profiter d'un spot incroyable. Comme le premier soir, David, notre interprète qui est aussi professeur de yoga, nous propose une séance au bord du fleuve pour se détendre. Un moment hors du temps ! On remonte au camp pour le dernier dîner tous ensemble. On se réunit avec nos guides pour en apprendre encore plus sur leur culture, l'importance des mamos (les leaders spirituels de chaque communauté) et différentes traditions comme la confection de sacs artisanaux à partir de fibres issues des feuilles de Maguey. Tout le monde s'endort assez vite. Le lendemain matin, toujours la même routine pour retourner au village d'El Mamey, le point de départ du trek. Les jambes sont plus lourdes et la fatigue et là mais la bonne humeur est toujours de la partie. Après un dernier déjeuner ensemble, c'est le retour à Santa Marta.


On a vécu une expérience incroyable avec ce trek ! L'effort physique est plus que récompensé avec l'arrivée sur le site de la Ciudad Perdida. On a également eu la chance de tomber dans un groupe uni, on s'est sentis proches de chacun de nos partenaires. Merci à Benjamin, Leandro, Andy, David, Sandra, Peio, Gisela, Erica, Claudio, Sebastian, Emma, Pauline d'avoir rendus cette expérience unique. Chacun continue son chemin mais on gardera longtemps le souvenir de ce moment partagé.