Après trois heures de trajet, dont une traversée d'un petit bras de lac sur un bateau, on rejoint la Paz. Ici, changement d'ambiance après le calme du lac Titicaca : ça grouille de partout, énormément de trafic, l'architecture est un peu chaotique. On est à 3600 mètres d'altitude, et les rues sont bien pentues ici. On commence notre petit séjour par une visite à pied du centre ville. On part de la Plaza San Pedro, qui abrite une prison assez singulière : elle est autogérée par les détenus, tout peut s'acheter à l'intérieur (selon le portefeuille du prisonnier, il peut se payer une chambre plus ou moins confortable, plusieurs repas par jour, etc.). Les familles peuvent rester avec les détenus, et vaquer à leurs occupations en dehors de la prison pendant la journée (les enfants vont à l'école sur la place par exemple). Pendant plusieurs années, du tourisme était même organisé et les voyageurs pouvaient payer pour passer une ou plusieurs nuits dans une cellule.

On déambule ensuite dans les rues occupées le weekend par un immense marché à ciel ouvert où les cholitas, les femmes en tenue traditionnelle, vendent la production des fermes de la région. On découvre aussi le marché aux sorcières, deux petites rues où sont vendues les offrandes faites à la Pachamama, la terre mère. On y trouve notamment des fœtus de lama (ils ne sont pas tués mais doivent mourir de mort naturelle). Assez étrange ! Après un passage par la basilique de San Francisco et le mercado Lanza (un grand marché couvert plutôt vide le weekend), on finit sur la plaza Murillo, la place principale de La Paz où sont concentrés les plus beaux bâtiments coloniaux qui servent aujourd'hui au gouvernement (palais présidentiel et assemblée législative). On apprend ici que La Paz, bien qu'elle abrite la représentation politique du pays, n'est pas officiellement la capitale de la Bolivie. C'est Sucre qui détient ce statut.

Pour le reste de notre séjour à La Paz, on prend surtout le temps d'organiser notre excursion des prochains jours dans la Cordillera Real, les montagnes aux abords de la ville. On découvre aussi à pied le quartier de Socopachi, aux abords de notre auberge. Le dernier soir, on prend le temps d'aller au cinéma pour aller voir La Sirenita.