On quitte Antofagasta au petit matin pour poursuivre notre descente vers le "sud". Le Chili est long de plus de 4200 kilomètres et notre destination finale c'est la capitale Santiago, au centre du pays. On n'ira donc pas au sud à proprement parler, mais c'est notre direction.

Prochain arrêt pour nous : la ville de Chanaral, porte d'entrée du Parc National Pan de Azucar, le long de l'océan Pacifique. Tout le long du trajet, un paysage monotone : le désert ! On ne se rend pas compte de son étendue mais on ne fait que le traverser sur plus de 400 kilomètres. Par ci par là, des usines qui exploitent les minerais de la région, mais sinon du sable, de la roche, de l'aride. Le Chili est un pays vraiment singulier en termes de géographie et de topographie, avec une superficie totale 1,5 fois supérieure à la France et seulement 7% de son territoire qui est cultivable (entre autres à cause du désert).

On arrive à Chanaral en début d'après-midi et on parcourt les derniers kilomètres qui nous séparent du parc à bord du taxi de Godin, un monsieur de plus de 70 ans. En haute saison, des bus assurent la liaison jusqu'au parc mais pas en plein hiver, où quasiment personne ne vient visiter le Pan de Azucar. On a donc le parc presque pour nous, et c'est ce qu'on recherchait. Il est, à l'imagine du nord du pays, coincé entre l'océan Pacifique et le désert. C'est assez dingue comme décor. On a réservé une petite cabane (un dôme même) sur la plage pour deux nuits. On est ici coupés du monde : pas de réseau téléphonique ni internet, pas de réseau d'eau potable. Parfait ! On ressent pas mal de fatigue accumulée des derniers mois de voyage et c'est ici qu'on commence vraiment à ralentir le rythme, à souffler avant de quitter le continent. On profite de la plage, du calme pour lire. On fait tout de monde une belle randonnée de trois heures pour prendre de la hauteur. On marche à travers les cactus et ce paysage désertique jusqu'au mirador chico, qui offre une superbe vue sur la côte Pacifique. Et encore une fois, rien que pour nous.

On repart de ce petit arrêt bien régénéré. Godin vient nous rechercher lundi matin pour nous ramener à Chanaral, d'où on reprend un bus de ligne qui va nous emmener jusqu'à la Serena. On ne sera plus alors qu'à 500 kilomètres de Santiago.