Lorsque nous avons compris qu'on n'aurait pas "d'expérience café" en Colombie, on a décidé de se rabattre sur l'Equateur, autre grand pays producteur. On avait donc trouvé le contact de Julio, qui gère une plantation de café un peu au Nord de Quito et on s'était entendu avec lui pour aller passer une semaine chez lui. En échange de 5 heures de travail par jour, il nous a offert gîte et couvert. On a vraiment passé une très bonne semaine, partagée également avec Shiv et Eilish, deux bénévoles australiennes arrivées le même jour que nous.

Julio a repris la finca il y a 8 ans et a fait le choix de la transition au café de spécialité. Le processus est long puisqu'il faut en moyenne 4 ans pour qu'un arbre de café produise ses premières cerises. Julio est un passionné, qui vit là sa deuxième vie professionnelle après une carrière dans l'aéronautique. Plus que de la main d'oeuvre, on a eu le sentiment d'être ses colocataires pendant une semaine. Les journées s'organisaient de la manière suivante : travail de 7h30 à 12h30 puis temps libre l'après-midi. Les tâches consistaient à récolter du café (mais attention, seulement les grains couleur vino) et à planter de jeunes arbres dans le vivarium. C'est là qu'ils vont passer la première année de leur vie avant d'être suffisamment grands pour aller dans les champs. Au total, on aura collecté plus de 50 kg de café et planté près de 200 nouveaux arbres. Autant la récolte est agréable, autant la plantation était bien plus physique ! Mais on est heureux d'avoir pu aider Julio dans la gestion de sa finca. On est arrivé à une période où la récolte ne bat pas encore son plein (le pic sera pour juin juillet) et on était peut-être un peu trop de 4 pour la charge de travail, mais on ne s'est pas ennuyé pour autant. Sur nos temps libres, on a peu eu le loisir d'explorer les alentours. La ferme de Julio est à 30 minutes de marche de la route principale (il n'y a de toute façon pas de village, juste un arrêt de bus et quelques petites tiendas) et il a plu tous les après-midi ! On a donc passé du temps tous ensemble. Julio avait 3 baristas à table (Shiv et Eilish étant aussi du milieu) et il en a profité pour torréfier artisanalement plusieurs de ses cafés pour leur faire déguster et avoir des retours. S'en sont suivies de nombreuses et longues discussions sur ses expérimentations de fermentation. Comme il le dit lui-même, il apprend tous les jours et fait en permanence de nouveaux tests pour ajuster les profils de ses cafés. C'était super intéressant pour nous de voir de l'intérieur une plantation de café de spécialité en développement et ça désacralise un peu la perfection qu'on imagine derrière le terme.

On a aussi torréfié du cacao (un délice), préparé les repas tous ensemble, joué à des jeux de société, regardé des classiques du cinéma selon Julio (dont Mary à tout prix...). C'était drôle de vivre cette ambiance coloc pendant quelques jours, avec ses bons côtés et ses moins bons : ne pas choisir l'heure du repas (on a dîné à 17h45 le troisième soir !!), ne pas maîtriser la propreté du logement (on a passé un bon coup de balai dans la chambre en arrivant c'était délicat de le faire dans les parties communes) ou encore se battre pour prendre une douce (froide car la douche électrique était cassée). C'était aussi super de vivre chez l'habitant pour avoir mieux le temps de discuter de d'appréhender la vie en Équateur. Partout nous ne sommes que de passage, la plupart des gens que l'on rencontre sont des voyageurs étrangers. On a donc vraiment apprécié cette semaine chez Julio, qui a été un hôte chaleureux et accueillant. On est toutefois heureux de reprendre la route et de continuer nos pérégrinations dans le pays. Prochaine étape : le volcan Cotopaxi🌋