On commence à écrire ça un peu trop régulièrement, mais encore une énorme coup de cœur pour Barichara ! Il supplante, et d'assez loin, les précédents. On sera restés 5 jours dans le coin et on aurait pu rester bien plus longtemps tellement on s'y sent bien. Ce coup de coeur est en grande partie dû à notre premier hébergement ici : le Nomad Hostal. C'est, et là encore d'assez loin, celui qu'on a le plus apprécié depuis le début du voyage. Il est un peu reculé de la ville, on se croit au milieu de nulle part et le lieu est sublime. Les espaces communs sont spacieux, bien pensés avec une vue superbe sur le canyon du Rio Suarez. On retrouve des hamacs un peu partout, le calme règne toute la journée. Un vrai havre de paix ! Le tout au milieu des cactus et bercé par le chant des oiseaux. On a vraiment pu profiter de l'auberge de manière privilégiée car il y avait très peu d'autres voyageurs (mais encore pas mal de Français) et un seul employé présent exceptionnellement cette semaine là. On a donc pu bien échanger avec lui et se faire conseiller pas mal de randonnées à faire dans les alentours. Parce que oui, malgré la beauté d'un lieu dans lequel on aurait pu rester des jours, on a quand même occupé nos journées ! On est allé découvrir les villages alentours de Guané, Cabrera et Barichara donc. Les deux premiers sont vraiment petits et étaient plus le prétexte de très belles marches sur la demi-journée. Tous sont reliés par des sentiers pédestres appelés Camino Real. On en a pris plein la vue notamment sur celui entre Cabrera et Barichara !

Cette dernière, en revanche, est plus grande que les autres villes nommées et mérite de s'y attarder plus longtemps. On a vraiment aimé l'atmosphère qui s'en dégageait. La ville épouse le relief du flanc de montagne sur lequel elle a été bâtie. On se trouve ici dans la cordillère orientale du pays et les rues de Barichara, la plupart pavées, ne font que monter et descendre. La ville doit aussi son charme aux façades des maisons et bâtiments. Le blanc prédomine mais toujours associé à une autre teinte (bois, bleu turquoise, vert,...). Le rendu global est superbe et même si la ville n'est pas grande on pourrait passer pas mal de temps à déambuler dans les rues à admirer les façades ou à rechercher les meilleurs points de vue sur le canyon du Rio Suarez et sur les montagnes alentours.

Pour les deux derniers jours, on a dit au revoir non sans regrets au Nomad Hostal pour prendre la direction d'une auberge en plein centre ville. Le but était de mieux profiter de Barichara mais aussi d'être mieux placé pour LA grosse activité qu'on s'était prévu dans la zone : une marche à travers le canyon Chicamocha, le deuxième plus grand d'Amérique du Nord. Au programme, départ à 6h40 pour la ville de Villanueva à quelques kilomètres de là pour commencer la randonnée. On est là encore sur un camino real, et il rejoint la ville de Jordan puis celle de Los Santos. Le début est plat, il fait bon et on ne croise pas grand monde. On passe rapidement le point le plus haut de la journée (1600 mètres environ) avant de rejoindre un peu plus loin le mirador sur le canyon. La vue est splendide, il n'y a personne, on se sent privilégié. On n'a jamais vu ça ! Vient alors le plat de résistance : la descente dans le canyon. Chaque virage (et il y a beaucoup !) offre un vue plus belle que le précédent sur le Rio Chicamocha et son canyon. Le trajet se fait à bon rythme et on atteint après 3h30 de marche le village quasi désert de Jordan. On a perdu pas mal en altitude, on est autour de 450 mètres ! L'ambiance est assez particulière, tout ou presque est fermé et semble abandonné. Le village est perdu au milieu canyon et une seule route empruntée par les véhicules à moteur le relie au reste de la région. Sinon, c'est à pied ou en mule. On prend ici une bonne pause avec une bonne boisson fraîche qu'on partage avec Lotte, une voyageuse hollandaise qu'on a doublé un peu avant d'arriver au village et qui fait le même trajet que nous (on sera d'ailleurs les trois seuls à l'avoir fait ce jour). Elle passe la nuit ici mais nous, nous devons retourner à Villanueva. Et pour ça deux solutions : continuer 6 km jusqu'à Los Santos pour ensuite enchaîner plusieurs heures de bus et retrouver le village ; ou alors faire le même trajet que le matin dans l'autre sens. On opte pour la deuxième option et on repart après avoir mangé dans le parc du village nos provisions du matin et rechargé nos réserves d'eau. La remontée (on a quand même perdu plus de 1000 mètres à l'aller) est sans surprise plus exigeante que la descente ! On y va à notre rythme, on accueille toutes les zones d'ombres et les coups de vents comme des amies salvatrices et on retrouve le mirador après 2h30 de grimpette ! On est tous les deux d'accord pour dire que c'était probablement l'effort physique prolongé le plus intense de notre vie ! La suite nous semble une partie de plaisir puisque le sentier est dans l'ensemble plat ou en faux plat descendant pour retourner à Villanueva. En attendant le bus qui nous ramènera à Barichara pour notre dernière nuit, on se récompense avec des délicieux jus au fruit de la passion et au lulo (fruit local devenu notre nouvelle passion). Au total, on aura marché 32 km dans la journée, avec un dénivelé important !

De retour à Barichara, la douche nous fait le plus grand bien et on se boit une petite bière locale dans le parc de la ville en regardant les photos du jour. Demain on quitte la zone non sans un pincement au cœur ! On se dirige doucement vers l'est pour monter plus en altitude dans la cordillère orientale. Au programme : le parc el Cocuy, un autre endroit dont on nous a beaucoup parlé et qu'on a hâte de découvrir !