Changement radical de décor avec le paysage des semaines précédentes, nous voilà dans le désert de la Tatacoa. Il se mérite aussi ! Depuis Filandia, on prend un petit bus pour Armenia, capitale du département du Quindio. De là, on attrape le bus qui part pour Neiva, dans le Huila. C'est parti pour 6 heures de bus ... On descend à Aipe, un peu avant Neiva, où nous attendent deux motos-taxis que le chauffeur de bus a appelé pour nous. Elles nous amènent en une dizaine de minutes jusqu'au "ferry" qui traverse le rio Magdalena (qu'on avait déjà croisé à Mompox au début du voyage et qui coule sur plus de 1500 km) pour nous déposer à Villavieja. Nous voilà aux portes du désert ! La température aussi a bien changé par rapport aux derniers jours. Ici, on est sur un plateau à 400 mètres d'altitude coincé entre la cordillère orientale et la cordillère centrale. C'est cette position qui lui confère ce climat désertique. L'ambiance de Villavieja nous a un peu replongé à Mompox, au début du voyage (en beaucoup moins joli mais avec du charme tout de même). On y passé une nuit avant de prendre la route le lendemain à l'aube pour le désert de la Tatacoa, qui se décompose en deux parties : le désert rouge et le désert gris. Il n'y a que 6 km entre la ville et l'entrée du désert rouge mais même à 6h30 du matin, il faisait déjà bien chaud. La route est agréable, les cactus deviennent de plus en plus nombreux et rapidement on aperçoit le début du desierto rojo. Ambiance western garantie ! On déambule un bon moment au milieu du labyrinthe créé par cette terre séchée par le vent et le soleil. Ce rouge contraste avec le vert largement dominant dans l'ensemble du pays ! On ne se croirait pas en Colombie.

On profite de notre excursion pour réserver notre hébergement du soir car on voulait au moins passer une nuit dans la désert.

On revient à Villavieja en milieu de journée pour déjeuner et récupérer nos gros sacs et on repart pour le désert rouge mais cette fois-ci en tuk-tuk. Il nous dépose à notre hébergement où on passe une partie de l'après-midi en attendant que la chaleur baisse un peu (il fait 40°C). On retourne ensuite se balader dans le labyrinthe de cusco (nom donné à la partie qu'on a exploré le matin) avant de se diriger vers l'observatoire Astrosur. Le désert est un lieu privilégié pour l'observation des étoiles et trois sites sont installés sur un tout petit périmètre géographique. D'ici, on voit aussi bien les constellations de l'hémisphère nord que celles de l'hémisphère sud. Tous les soirs, ils proposent tous des séances de découverte au public. Le ciel était peu nuageux et c'était vraiment un super moment. On a eu droit (nous et la petite centaine de personnes présentes) à une présentation des étoiles par un professeur de l'université de Neiva (aidé d'un pointeur laser ultra puissant, vraiment pratique pour regarder la bonne étoile) puis à de l'observation dans l'un des cinq télescopes accessibles aux visiteurs.

On est retourné à pied à notre auberge et on passé la nuit dans des hamacs ! On avait envie de le tester depuis un petit moment et la chaleur du désert s'y prêtait bien ! Mis à part les moustiques, on a vraiment passé une bonne nuit :)

Le lendemain matin, on est là encore partis assez tôt en direction du désert gris. Il fait un peu moins chaud et on arrive après une bonne heure de marche à l'entrée de la valle de los xilopalos. On arpente le canyon, avec notamment un passage bien étroit qui nous fait penser au film 127 heures (même si ici aucun risque de rester coincer). Encore une fois, ça change vraiment de ce qu'on a vu jusqu'à présent. On se perd un peu sur le chemin du retour (la vallée est quand même bien grande et malgré la carte, ça va vite de se tromper de route). On retrouve rapidement le bon cap et on ressort facilement. Sur la route du retour de l'auberge on fait un arrêt à Los Hoyos, lieu qui abrite notamment une piscine alimentée par une source souterraine. On s'attendait à un cadre magique et au final le lieu est bétonné et grillagé, ça fait plus penser à une piscine collective qu'autre chose (d'ailleurs, on n'a pas pris de photos). Le coin est quand même beau et on fait une petite boucle autour de la piscine avant de repartir pour notre auberge. Un fermier qui passait par là nous prend dans son pick-up, nous attend pendant qu'on récupère nos sacs et nous ramène au village. On arrive pile à temps pour attraper le bus de midi qui part à Neiva. De là, on va pouvoir atteindre notre prochaine destination : San Agustin. On vous raconte la suite dans quelques jours !