On vous le disait, la prochaine étape n’était guère loin car Jardín se situe à environ 100km au sud de Jérico. Il nous faudra quand même 3h de bus et une correspondance pour y arriver. On s’habitue aux petites routes colombiennes. Le début du trajet était d’ailleurs assez sinueux, j’ai tenté de lire et j’ai vite arrêté !

En descendant du bus, Jardín est comme on s’y attendait : un joli village propret et coloré avec une place centrale animée et entourée de plusieurs commerces, notamment des cafés et restaurants. C’est très mignon mais nous ne sommes pas aussi émerveillés et conquis que lors de la découverte de Jérico. Peut-être commence-t-on à s’habituer à ce charme colombien :) Il semble y régner une forte activité touristique et l’atmosphère générale nous paraît moins authentique.


Une fois les sacs déposés à l’auberge, on prend le temps de manger un fameux « menu del día ». J’y reviendrai dans un prochain article dédié à la nourriture mais le menu del día c’est comme le menu du jour, un repas classique mais nourrissant (on cumule généralement dans une même assiette plusieurs types de féculents!) et économique. C’est habituel en Colombie d’en manger un peu partout. On déambule ensuite dans les rues, pour continuer un peu en dehors du village et faire une balade pour découvrir les alentours. La nature est vraiment très belle ! Ça nous dégourdit les jambes après le bus et on renoue avec l’activité physique après nos trois jours de farniente à Jérico… et de gourmandises ! Car on ne va pas se mentir, on s’est fait plaisir en se cuisinant de bons petits plats, je crois qu’on a battu notre record de crêpes Nutella-bananes !! Le réconfort culinaire est déterminant en voyage :)


Le samedi, on quitte l’auberge un peu avant 9h pour se lancer dans une randonnée de presque 5h. On parcourt une belle boucle de 18/20 km, le sentier des 7 cascades. On traverse la campagne puis ensuite on atteint la forêt humide ; on passe de 1800m d’altitude à 2500m.

Le chemin est escarpé, accidenté, boueux, rocailleux. À certains endroits, des cordes sont installées pour nous permettre de descendre en rappel ou d’escalader. On traverse des cours d’eau sur des troncs d’arbres. C’est un peu l’aventure ! Mais le long du chemin, on croise de belles et grandes cascades en pleine nature, on se sent privilégié de contempler ce spectacle ! On rentre avant la pluie mais avec les genoux douloureux pour ma part (le fort dénivelé de certaines portions auront eu raison de ma forme) !


Petit réconfort d’après-midi dans le café d’un torréfacteur local qui est aussi producteur de café. On s’y attarde ce qui me permet de savoir que la finca (ferme où est produit le café) des propriétaires se visite. Le dimanche matin, je fais donc la visite de la Finca Carrizales (ce matin-là c’est activité séparée, Mathieu reste au village).

Située en dehors de Jardín, on l’atteint après 30min en Jeep sur une route complètement abîmée par la pluie (il faut imaginer une piste boueuse et parsemée de cailloux). La finca se trouve à plus de 2000m d’altitude et la vue est imprenable ! On est entouré de collines verdoyantes exploitées pour différentes types de culture.

On est accueilli par Don Jaime, le caféiculteur à la tête de l’exploitation familiale depuis 40 ans. Il nous prépare d’abord un bon café filtre avec une cafetière manuelle que je n’avais jamais vue, le balancier belge. Son fils prend ensuite le relais pour nous montrer toutes les étapes de la culture du café (de la floraison à la récolte des premières cerises de café, il se passe 9 mois!).

Je marche pour la première fois à travers des plants de café, c’est super de pouvoir voir le produit à l’origine. On récolte même quelque grains (le climat est tel dans cette région que la récolte se fait quasiment toute l’année).

L’agriculture pratiquée ici est biologique. La ferme s’étend sur 3 hectares et le fils nous explique qu’ils pratiquent la polyculture : au milieu des caféiers, on trouve des bananiers, des cacaotiers, des arbres fruitiers, un potager avec légumes et herbes aromatiques... en plus de nourrir toute la famille, ces cultures enrichissent les sols ce qui contribue aux saveurs et à la complexité du goût du café.

On en apprend beaucoup sur les techniques de lavage, de fermentation, de séchage des grains. On parle aussi du prix du café, des contraintes des petits producteurs qui, dépendants du prix de la bourse et des intermédiaires, peinent à toucher un prix juste pour leur production. Je ne saurais que trop vous encourager à acheter un café d’origine chez des artisans torréfacteurs locaux en dehors des circuits de la grande distribution ;)

On conclut le moment par un dernier café avant de retrouver le centre du village !


La fin de journée sera tranquille, entre organisation des jours suivants et dernières flâneries dans des rues encore bien animées pour un dimanche après-midi. Prochaine étape, toujours vers le sud : Manizales.


Sans surprise, je me suis plutôt étendue pour cette première contribution (la concision n'a jamais été mon fort! :D)