Sur le retour d'El Cocuy, le chauffeur s'est pris pour un pilote de F1 et là où il nous a fallu 8h à l'aller, on aura mis 5h30 ! On était donc bien en avance pour notre correspondance entre Sogamoso et Mongui et on a dû attendre un peu plus de 3 heures dans le terminal en pleine nuit pour finir notre trajet. Une fois arrivé au village, on a pu prendre possession de notre chambre tout de suite dans une auberge qui vient d'ouvrir et tenue par un couple franco-colombien. Mongui est un petit village dans les montagnes, à quasiment 3000 mètres d'altitude, réputé notamment pour la fabrication artisanale de ballons. Le premier jour, on s'est surtout reposé tout en arpentant les rues du centre ville et en repérant les lieux de restauration qu'on allait tester dans les prochains jours.

Le village incite au repos et à la détente et on se met au diapason, avec seulement une petite marche de deux heures jusqu'à la capilla de Oti le lendemain de notre arrivée. L'après-midi, je suis allé visiter le musée du ballon, nom un peu ronflant vu le contenu proposé. On y apprend quand même comment un militaire revenant au village à la fin des années 30 après avoir vu au Brésil des gens coudre du cuir a eu l'idée de développer l'activité à Mongui, et on peut contempler quelques ballons iconiques et des objets dérivés de différentes coupes du monde, dont notre cher Footix . En fin d'après-midi, on se fait plaisir avec de bonnes crêpes et deux bières d'une mini-brasserie artisanale de la région. Le soir, on profite de la cheminée de l'auberge pour faire quelques parties de jeux de société au coin du feu.

Si on est venus jusqu'ici ce n'est pas pour les ballons ou la gastronomie mais pour marcher dans le paramo de Oceta, prétendument le plus beau du monde. Problème : suite à un conflit qui oppose les paysans et les agences de voyage, il est fortement déconseillé de rentrer dans le paramo depuis Mongui ... Mais on peut y accéder depuis le village d'à côté. Le dimanche matin, on prend donc un bus pour accéder au début de la balade. Après deux heures de marche, on atteint la Laguna Negra à 3500 mètres d'altitude. De là, on peut enfin accéder au paramo. La brume est au rendez-vous et le paysage est vraiment très beau ! On est tentés de continuer le chemin à pied jusqu'à Mongui, puisque les deux entrées communiquent, mais notre hôte nous a mis en garde contre certains paysans qui n'hésitent pas à sortir leurs fusils de chasse (sans tirer sur personne) pour menacer les touristes qui bravent "l'interdiction". Au final, on fait demi-tour pour redescendre par le chemin par lequel on est monté. On reprend le bus pour retrouver Mongui dans l'après-midi et on profite de nos derniers instants dans le village. On repart demain matin pour Villa de Leyva, qui a la réputation d'être l'une des plus belles villes coloniales du pays.