C'était un de nos objectifs de début de voyage et on a dû un peu modifier nos plans quand on a appris fin janvier que le parc Tayrona fermait pendant 15 jours à la demande des communautés indigènes. Ce sont les mêmes tribus que celles qui vivent dans les hauteurs de la Sierra Nevada de Santa Marta. Le parc constitue leur accès direct à la mer, ce qui est important pour eux.

On est donc revenu dans le coin hier (car oui, on n'est pas bien loin du début du trek de la Ciudad Perdida) pour être tôt dans le parc ce matin. Il ouvrait à 8 heures mais on nous avait conseillé d'y être 1 heure avant (certains nous ont même dit d'y être pour 5H30, ce qu'on n'a pas fait évidement). Réveil aux aurores donc (la nuit n'a pas été bonne, pas mal de va et vient dans le dortoir et surtout la proximité avec la route qui nous a permis d'entendre le flot continu des camions, bus et autres motos). On était à l'entrée du parc, à 15 minutes de marche de l'auberge, avant 7 heures et on était plusieurs à avoir reçu le même conseil ! Près de 100 personnes devant nous ! Mais tellement plus derrière au fur et à mesure que l'ouverture approchait. On a passé les formalités (achat du billet, assurance, petit trajet en bus pour se rapprocher du début des sentiers) assez rapidement et à 9 heures on commençait à marcher avec Chaf, un belge qui était juste derrière nous dans la file et avec qui on a sympathisé. Mais aussi avec les 100 personnes qui faisaient la queue avant nous ! Le chemin est étroit et pas facile de dépasser. Le parc est prisé pour ses plages idylliques et on prend notre mal en patience en se disant que beaucoup vont s'arrêter aux premiers grains de sable (on le voit à leur équipement, petites tongs et serviettes quand nous on a opté pour les chaussures de marche). On progresse donc lentement mais les paysages sont magnifiques ! De gros blocs de pierre, l'eau agitée des Caraïbes, une faune et une flore riche et dense. Le premier tronçon jusqu'à la plage de Cabo San Juan, la plus connue, est très plat et très accessible. Il nous faut un peu moins de deux heures (et une pause à la Piscina, plage où la baignade est tranquille car à l'abri de la barrière de corail) pour l'atteindre. On s'installe à l'ombre, on se baigne, et on grignote en regardant le flux de touristes qui s'en vient. On recroise d'ailleurs pas mal de personnes croisés à Minca, des voyageurs français, québécois, allemand, avec qui on prend plaisir à rééchanger. L'heure est venue pour une petite sieste bien méritée !

On repart de Cabo San Juan vers 13h30 en continuant dans le même sens. Le parc est divisé en plusieurs secteurs qui ne communiquent pas mais on peut faire le sentier en entier dans un même secteur. On a pris l'entrée EL Zaino, à l'est, on sortira par Calabazo, à l'ouest. On longe encore quelques superbes plages avant de se réenfoncer dans la forêt. Et là le relief n'est plus du tout le même, ni la végétation ! Ca grimpe pas mal pendant un peu plus d'une heure (on passe du niveau de la mer à près de 500 mètres d'altitude) avant de redescendre. On comprend pourquoi on croise moins de monde que sur le chemin du matin ! Le sentier est cependant superbe, globalement ombragé. Nous sommes toujours trois puisque Chaf passe la journée avec nous. On ne pourra pas se rendre sur le site dit du Pueblito. Ce sont des ruines du peuple teyuna (ancêtre des quatre communautés indigènes actuelles) mais elles ne sont plus accessibles aux visiteurs aujourd'hui. On continue donc la descente jusqu'à sortir du parc et retrouver la route principale. Il nous aura fallu 2h30 cet après-midi pour ce tronçon plus sportif mais on ne regrette pas ! On laisse Chaf mort de faim dans un restaurant et nous on attrape un petit bus pour retourner à l'auberge. La fin de journée sera consacrée au repos.


Tayrona marque la fin de notre séjour sur la côte Caraïbes ! On a pris nos marques, trouvé notre rythme et notre organisation. On aura passé ici trois très bonnes semaines pendant lesquelles on aura pu voir des paysages sublimes, des villes et villages qui ne ressemblent pas à ce qu'on peut connaître en Europe. On aura fait aussi beaucoup de belles rencontres et on espère que la suite du voyage sera dans la même veine.

Demain sera une longue journée de transition avec un bus jusqu'à Santa Marta pour retourner au terminal de transport et prendre un bus (de nuit) pour un long trajet jusqu'à San Gil (en passant par Bucaramanga) dans le département du Santander. On a hâte de découvrir cette nouvelle zone du pays, plus haute en altitude et réputée pour la beauté de ces paysages !