On a battu notre record de sédentarité depuis notre arrivée en Colombie ! Après plus de deux mois de voyage à bouger tous les trois jours en moyenne, on ressentait le besoin de se poser. C'était encore plus vrai après les trois jours de trek.

On a pris la semaine sans pression, en se prévoyant des activités à la demi-journée pour avoir aussi le temps de profiter de la ville et de se reposer. On a aussi vraiment apprécié de se créer une petite routine et (re)voir certaines personnes au fil de la semaine. A l'auberge déjà, où plusieurs voyageurs avaient également fait le choix d'un séjour "long". C'était sympa de se croiser dans la journée, un peu comme une coloc, et de se raconter nos activités. Mais aussi en dehors de l'auberge. On a par exemple pris quelques verres avec nos compagnons de trek et d'autres voyageurs. C'était top de partager une ambiance de bar à "beaucoup" et même si ça ne remplace pas le temps avec les amis, ça s'en rapprochait un peu ! On a récidivé en partageant le petit déjeuner avec un couple de voyageurs rencontré dans la semaine attablés à un café de la ville. Ce sont des petits riens mais qui nous ont fait du bien au milieu de tout ce mouvement. On a eu l'impression de vivre à Salento quelques jours !

Entre ces moments de pause, on a quand même exploré le coin. La ville est très belle mais je pense qu'on s'attendait à encore plus beau étant donnée la réputation qui la précède. Ce n'est pas un nouveau coup de cœur du voyage pour nous. On sent que tout est tourné autour du tourisme et même s'il est essentiellement national, Salento semble s'être un peu dénaturé en tant que ville propre pour se rapprocher d'une attraction touristique. C'était encore plus flagrant à partir de jeudi, quand commence vraiment les jours fériés de la semana santa. Des hordes de voitures venant de Pereira, Armenia ou Manizales (les grandes villes alentours) ont débarqué avec l'objectif semblait-il de marcher le moins possible en se rapprochant au maximum du centre avec leurs gros SUV. On avait donc des petites rues envahis par des voitures surdimensionnées. Les conducteurs sont les mêmes partout ! Et on n'en pas encore trop parlé ici, mais si le partage de la route n'est pas optimal en France entre les différents usagers, c'est encore pire ici ! Le tout voiture est poussé à son paroxysme, partout. L'automobile peut avoir un stop et le piéton un passage piéton, personne ne s'arrêtera pour laisser passer. C'est communément admis et même si ça va mieux aujourd'hui, ceux qui me connaissent un peu peuvent imaginer l'immense source de frustration et d'énervement que cela génère chez moi !

Bref, à part ça, qu'est-ce qu'on a fait ? On a visité la vallée de la Cocora, qu'on avait déjà aperçu en redescendant du trek. Là encore, c'était très beau mais on a été un peu déçu. Il y a au final assez peu de palmiers de cires ou du moins on ne chemine pas à leurs pieds. Il existe d'autres vallées plus lointaines mais la route était impraticable à cause des fortes pluies récentes pendant notre séjour. Au final on a quand même fait une belle boucle d'une quinzaine de kilomètres dans la vallée mais l'environnement global était plus proche de la jungle le long du fleuve que d'une forêt de palmiers.

On a également découvert la cascade de Santa Rita, qui se trouve sur une finca privée. On nous en avait parlé comme d'une très belle rando et là encore on est un peu restés sur notre faim (c'est qu'on devient exigeant). Des cascades en Colombie, il y en a partout ! Alors payer pour aller en voir une toute petite, ça fait un peu mal. En plus la randonnée proposée autour d'elle se faisait vraiment dans la forêt et n'offrait aucun point de vue. Là encore, je relève les côtés un peu négatifs mais c'était sympa malgré tout ! La Colombie nous a tellement habitué à l'extraordinaire qu'on place la barre très haute.


Elise a également visité une nouvelle finca de café. Elle avait choisi le tour premium de trois heures qui proposait également un cupping de différentes variétés. Cela lui a beaucoup fait penser aux ateliers que proposait l'Alchimiste à Bordeaux et qu'elle a pu animer. La finca Ocaso conserve la plus grande partie de sa production (70%) pour la consommation locale. Ce n'est pas le cas de toutes et beaucoup exportent majoritairement car si le café est produit en Colombie, les grains de meilleure qualité sont généralement réservés aux marchés occidentaux.


On s'est aussi essayé au tejo (avec peu de réussite, on l'admet). C'est un jeu/sport national qui ressemble dans l'esprit un peu à la pétanque. On a chacun une pierre en main, on se place à quelques mètres d'une cible située au milieu d'un carré d'argile et dans laquelle on retrouve des petits paquets d'explosifs qu'il faut toucher. Le premier arrivé à 21 remporte la partie (et ça peut être long). C'était drôle et on a passé un bon moment dans ce bar qui cible clairement les touristes. On en prendra pas de licence vu notre niveau mais ça valait le coup d'essayer, ça fait vraiment partie de la culture colombienne.


Le reste du temps, ça a été repos (l'un d'entre nous est allé se faire masser) lectures, appels, organisation de la suite et test des différents cafés de la ville. J'ai d'ailleurs bu ma première tasse de café entière de toute ma vie ! Ici, la plupart des cafés de spécialité proposent leurs méthodes douces pour deux tasses minimum, ce qui est généralement limitant pour Elise. Dans le dernier lieu qu'on a essayé, on a donc décidé de partager un origami (nom du porte-filtre qui permet d'obtenir un café très léger et aromatique). Et miracle, j'ai trouvé ça très bon donc ! L'extraction lente fait que ça m'a plus fait penser au thé qu'au café. Je ne suis pas devenu un accro du café (et je ne compte pas le devenir) mais c'est une première qui en appelle d'autres pour sûr !


Niveau semana santa, on a constaté comme dit plus haut l'afflux important de familles colombiennes pour la fin de semaine mais on n'a pas assisté à des processions impressionnantes comme on se l'était imaginé. Le weekend n'est pas fini et c'est peut-être lors de notre prochaine étape que nous serons témoins de cela.


Pour résumer, cette semaine nous a fait beaucoup de bien et nous a permis de bien nous projeter sur la fin de notre déambulation colombienne. On se donne jusqu'à la fin du mois pour découvrir le sud du pays avant de passer en Equateur. Bien que notre prochain objectif soit le désert de la Tatacoa, plus au sud donc, on prolonge le séjour de deux jours dans l'eje cafetero en se rendant à Filandia, à quelques kilomètres de Salento.