Atacama, voilà un nom qui me donnait des étoiles dans les yeux avant le départ ! Et nous y voilà, dans le désert le plus aride du monde, haut lieu de l'observation astronomique mondiale. Le passage de frontière a été plutôt fluide même si c'est la première fois qu'on nous ouvre nos sacs et qu'on a du se séparer de tout notre garde manger (pas possible de rentrer sur le territoire chilien avec des produits non cuits). On arrive à San Pedro de Atacama en fin de matinée et on prend possession de notre chambre pour les 4 prochaines nuits. On a choisi une petite auberge un peu en dehors du centre avec cuisine et où il est facile de stationner la voiture qu'on a loué avec Martin, Valentine et Margaux, qui va compléter notre groupe pour les jours à venir.

On apprécie d'être redescendus en altitude (on reste à plus de 2000 mètres malgré tout) et on se prélasse sous le soleil chilien. On découvre aussi le charme de la ville de San Pedro, petite oasis en plein coeur du désert. Les constructions sont basses et en terre cuite, il y a du sable au sol, on se croirait presque dans un western. Bon, j'en rajoute un peu : 90% des échoppes sont occupées par des restaurants, des agences de voyages ou des boutiques souvenirs. L'ambiance est en tout cas très détendue ici, et c'est agréable d'arpenter les quelques rues du village qui ne compte officiellement que 5000 habitants mais qui est continuellement rempli de touristes. À part ça, on ne fait pas grand chose cette première journée sinon de l'intendance : courses pour 5, organisation des prochains jours. C'est donc le lendemain matin qu'on s'attaque à la découverte des environs de San Pedro de Atacama en commençant par la vallée de la lune. Après une 20 de kilomètres sur une route non goudronnée qui met les suspensions de la pétrie Golf de location à rude épreuve, on arrive au bout de la piste et on commence à marcher dans cette ambiance ... lunaire (le nom de la vallée donnait un indice). Le soleil est là (il fait plaisir), autour de nous des roches volcaniques et en toile de fond les volcans, c'est difficilement descriptible mais on en prend déjà plein les yeux. Après une demi heure de marche on atteint un plateau au milieu duquel trône une carcasse de bus scolaire. Ambiance Into the Wild garantie. On profite du lieu pour déjeuner là. En tout début d'après-midi on reprend l'auto pour s'éloigner encore un peu plus de San Pedro et découvrir la valle del arcoiris, la vallée de l'arc-en-ciel. Comme son nom le laisse deviner, on retrouve là des massifs rocheux de différentes couleurs. Par endroits, on peut déambuler dans de petits labyrinthes et des failles qui nous rappellent le film 127heures. Il n'y a vraiment pas grand monde sur place en on profite pleinement du site. On revient à l'auberge en fin d'après-midi. On avait réservé une soirée astronomique ce soir là mais les nuages obligent les organisateurs à l'annuler. On reprogramme une observation le lendemain soir avec une autre agence et on se console autour d'un petit apéro et de quelques parties de carte.

Le lendemain, on part pour explorer les zones au sud de San Pedro de Atacama. On commence par les petits villages de Toconao et de Socaire, avant d'arriver aux lagunas del altiplano. On découvre, à plus de 4000 mètres d'altitude, deux superbes lagunes au pied des volcans où viennent paître quelques vicunas. Le paysage est encore une fois incroyable mais il fait très froid ! Le vent souffle fort et on avait tous baissé notre garde après les bonnes températures des derniers jours. Surtout, on n'avait pas réalisé qu'on serait de nouveau si haut ! On profite donc, mais on est heureux de retrouver le chaud de l'habitacle de la voiture et on redescend un peu pour déjeuner. En après-midi, on roule toujours vers le sud pour aller découvrir le salar de aguas calientes et les piedras rojas. Il fait toujours bien froid mais on se réchauffe comme on peut sur le petit chemin qui nous amène au bord d'un lac à moitié gelé bordé par des roches volcaniques (rouges donc). Un peu plus loin sur l'eau, des étendues de sel donc et toujours les volcans de la cordillère en arrière plan. Le contraste des couleurs est incroyable et c'est un des sites les plus singuliers qu'on ait vu du voyage. Malgré le froid, on reste pas mal de temps à en profiter. On retourne ensuite à la voiture pour faire le chemin retour jusqu'à San Pedro (200km tout de même) où on arrive en milieu d'après-midi pour un goûter réconfortant. À la nuit tombée, on part à notre soirée d'observation des étoiles. Depuis le milieu des années 1980, les Occidentaux ont choisi le Chili et notamment le désert d'Atacama comme place forte de l'observation astronomique. Le pays était alors jugé (et l'est toujours) plus stable que son voisin bolivien, qui présente lui aussi de sérieux arguments en termes d'altitude et d'absence de pollution lumineuse. Si le ciel est effectivement incroyable (on n'a rarement aussi bien vu la Voie Lactée), les explications de notre guide sont un peu brouillonnes et assez courtes. Le petit plus de la soirée, c'est la présence d'un photographe qui immortalise notre présence avec des photos prises avec un long temps d'exposition (ce qui crispe un peu le sourire d'Elise ;) ). On finit la soirée en pouvant observer au télescope différents objets dont Alpha Centauri, l'étoile la plus proche de nous.

Pour notre dernier jour en groupe, on décide de faire moins de route et on se rend au Pukara de Quitor, une ancienne forteresse construite par les Atacamènes pour surveiller les attaques ennemies. De là haut on a une belle vue sur l'oasis de San Pedro de Atacama et sur la valle de la muerte. On passe l'après-midi chacun de notre côté à organiser la suite de nos voyages respectifs avant de reprendre un peu de hauteur en fin de journée pour le coucher de soleil. On arrive juste à temps pour le voir passer derrière les reliefs de la vallée de la lune et profiter des changements de couleurs. On file ensuite en ville prendre un verre tous ensemble et discuter de nos plans de voyages pour la suite. Le lendemain matin, Martin et Valentine quittent la ville très tôt pour l'Argentine. De notre côté, on reste une journée de plus à San Pedro et on profite de la ville tous les deux à notre rythme. On a apprécié ces moments à 5 mais on est très contents de se retrouver de nouveau à 2. On abuse notamment des bons pains et viennoiseries de la Franchuteria, une boulangerie française installée en plein coeur du village. On profite une dernière fois de cette ambiance mi far-west mi bohème avant de quitter la ville pour continuer notre exploration du Chili.