On rejoint en colectivo le petit village de Soraympapa, départ du trek dit du Salkantay (du nom d'un glacier qui culmine à plus de 6000 mètres). Le premier jour, le programme est léger puisqu'on se dégourdit juste les jambes en montant à la laguna Humantay (4200 mètres d'altitude) avec quelques camarades de marche rencontrés dans notre auberge. L'hébergement est d'ailleurs assez rustique mais l'ambiance est très bonne. Il y a des Belges, des Estoniens, des Brésiliens, des Colombiens, des Espagnols, des Australiens. C'est un beau mélange et on passe un bon moment (même si on va vite au lit, repas servi à 18 heures et pas de chauffage, on se réfugie tous très vite dans nos lits). Le samedi matin, on commence à marcher à 6 heures et dans le froid. Les gants et le bonnet sont les bienvenus pour profiter pleinement du paysage. Après deux heures de montée, on arrive au point le plus haut du trek, à 4650 mètres et au pied du Salkantay. On est presque seuls au monde (on a choisit de faire le trek en autonomie, sans agence). Après une bonne pause pour reprendre nos souffles et apprécier la vue, on commence la descente avec Juan, un colombien qui était dans notre auberge la veille et qu'on a rattrapé sur la route. Le soleil se pointe, on tombe quelques couches et on profite des paysages sublimes. On avance à un bon rythme et on arrive vers midi à notre lieu de villégiature pour la nuit. On se sépare avec Juan qui a un timing plus serré que le notre car il n'a prévu que deux jours pour réaliser les 60 kilomètres du trek et il va donc s'infliger presque 20 km de plus en après-midi pendant qu'on se reposera dans la petite communauté de Collapata. On est cette fois ci seuls dans notre hébergement mais l'heure du repas ne change pas, le dîner est servi à 18 heures. Il fait moins froid que la veille (on a perdu en altitude, on est sous les 3000 mètres). Le lendemain, le début du trajet est en légère descente le long du rio jusqu'à la communauté de Lucmabamba. La plupart des gens arrêtent ici l'étape des jours (18 km tout de même) mais on a fait le choix de se rajouter 6 kilomètres de montée pour dormir au Llactapata Lodge, un hébergement avec vue sur le Machu Picchu. On approche de 12h, il fait chaud (on est sous les 2000 mètres et le température s'en ressent). La montée est difficile mais la récompense au sommet est au rendez-vous : une vue magnifique sur le Machu Picchu niché dans les montagnes et les sommets enneigés en arrière-plan. On en prend plein les yeux ! Et c'est encore plus beau une fois à l'hébergement, qui offre une vue imprenable sur ce site emblématique ! C'est incroyable d'avoir cette vue et de l'avoir rien que pour nous (on sera 4 à dormir ici mais on est arrivé à 13h30 quand nos camarades ont atteint le lodge à 16h30). Cerise sur le gâteau, le gérant est un très bon cuisiner et on se régale aussi bien au dîner que le lendemain matin pour le petit-déj. Le ventre bien rempli, on s'attaque aux 15 derniers kilomètres jusqu'à Aguas Calientes (aussi appelée Machu Picchu Pueblo), la petite ville au pied de la citadelle Inca. La première heure se fait en descente dans un environnement quasi tropical. On rejoint ensuite un ancien chemin de fer que l'on suit sur dix kilomètres pour arriver à Aguas Calientes. On est vraiment contents d'avoir fait ce trek après avoir un peu modifié nos plans dans la Cordillera Blanca. On en a pris plein les yeux avec des paysages très différents et des vues sur le Machu Picchu qui nous donnent encore plus envie de découvrir le site. En plus, nos organismes ont clairement moins souffert que ce à quoi on s'attendait (c'est le trek qu'on a réalisé le plus facilement depuis le départ). On a désormais une après-midi de repos avant de visiter le site du Machu Picchu ! On trépigne d'impatience :)